La serre

Placée, comme l’habitat, sur le pont du bateau, elle en reprend la forme : celle d’un tunnel. Très logeable, elle a le même comportement thermique, en offrant moins de prise au vent : c’est un rempart contre le froid, ce qui permet des cultures tout au long de l’année. De plus, elle permet de limiter l’évaporation de l’eau et donc de moins arroser. Grâce à elle, on optimise encore la surface du bateau. Même par mauvais temps, les soins aux cultures sont possibles.
Sa conception permet de l'ouvrir largement pour exposer au besoin les cultures aux intempéries: pluie, gel,... Nous avons fait appel à un bureau d'étude en permaculture proposant leur expertise à différents niveaux: leur intervention peut aller de la remise d'un guide détaillé sur la façon de mettre en œuvre les cultures dans la serre pour en tirer le rendement maximum, jusqu'à l'installation "clés en mains", prête à cultiver.
Parmi les techniques en permaculture, celle des "wicking-beds" permet en outre d'automatiser sans énergie l’arrosage des cultures.

- les bacs recevant les plantations sont en bois (ou en métal), d’essence naturellement imputrescible et locale: mélèze, robinier (faux acacia). Leur étanchéité est garantie, soit par une bâche synthétique ou mieux encore (car plus écologique et sans toxicité pour les cultures), par un doublage interne en zinc. Une telle structure a l’avantage de limiter le poids en hauteur, ce qui favorise la stabilité du bateau en navigation (limite le tangage).
- A bonne hauteur, ils permettent de cultiver sans se courber, on y gagne en efficacité et en confort.
- Pour gagner du poids et s’inscrire dans une démarche de permaculture, nous conseillons de les remplir par couches de natures différentes (cf ci-dessous). Cela permet de mettre moins de terre, donc moins d’eau et de gagner encore du poids. Les différents substrats se décomposent à leur rythme en alimentant la terre de surface pour lui conférer longtemps un haut pouvoir nutritif pour les cultures.
- la disposition en carrés permet d’organiser ses cultures selon ses propres critères : météo, localisation du bateau (latitude), goûts alimentaires et nombre d’occupants, saisons,….
- on circule librement dans ce petit dédale luxuriant pour soigner les plantes avec une ergonomie idéale.
- cette technique anglo-saxonne dite des « wicking-beds » reprend les principes de permaculture énoncés plus haut avec une optimisation de l’arrosage : c’est une sorte d’arrosage automatique, mais ne nécessitant pas d’énergie. Le principe consiste en un tuyau vertical (que l’on peut raccorder aux eaux pluviales) qui descend au fond de chaque bac pour se ramifier horizontalement.
Les ramifications sont percées sur le dessus et noyées dans une couche de gravillons. Ainsi l’eau remonte par capillarité dans les différentes couches du bac, jusqu’aux racines des plantes. Un trop-plein permet d’éviter l’effet « piscine » au fond des bacs. Les plantes ne prennent que l’eau nécessaire, le surplus retourne dans la nature de manière passive, par simple écoulement, sans la moindre dépense énergétique.
- Les différentes couches au-dessus des gravillons sont végétales et de plus en plus fines en remontant vers la surface : brindilles, morceaux d’écorces, puis terre végétale en surface, elle-même recouverte de paillage pour diminuer encore l’évaporation (déjà atténuée par le rempart contre le vent qu’est la serre). Un géotextile sépare les couches végétales des gravillons pour préserver leur pouvoir de captation d’eau par capillarité.
On évite ainsi l’arrosage manuel et le risque d’en mettre trop ou pas assez !
Grâce à l'aisance de travail et à une précision étonnante, cultiver ainsi est une source inépuisable et pratique de santé (herbes médicinales, légumes frais, aromates) et de plénitude (détente, facilité, harmonie, beauté).

Dans la serre, trois batavias de six semaines, cinq plants de sucrines à venir, deux pieds de blettes toujours renouvelés, trois choux chinois qui succèdent aux fraisiers du printemps, quelques fleurs et des semis de radis. Dans les interstices, ciboulette et thym-citron, basilic, persil et coriandre. En palisse, enfouis dans les capucines, des pieds de melons mêlés à la menthe et aux tomates-cerises. À moins que vous n'ayez préféré des courgettes coureuses ou des haricots grimpants. L'ensemble paraît sauvage, un joli espace chargé de vie.

Bien dimensionnée, la serre alimentera en complément une petite famille en produits frais, toujours disponibles et à portée de main, voire au seuil de la cuisine. Pour ceux désireux de tendre vers l'autonomie en fruits, légumes et aromates, l'extension de la serre aux dépends des terrasses et de l'habitation diminuera les recours aux producteurs extérieurs. Une rotation des cultures avisée permet d’économiser votre sol, les soins aux cultures sont restreints en plantant serré, ce qui accroît le rendement.
Ce faisant, la serre produira toute l’année des légumes.
Le jardinage-plaisir :
Deux difficultés au potager : la fatigue du travail et l'obligation de porter une tenue adaptée. Le début de lumbago, les bottes boueuses, tout le monde connaît. Une alternative existe pourtant : un jardinage-plaisir avant tout, à temps perdu, à l'improviste, sans obligation.
Tout le monde appréciera bien sûr. Ôter les parasites, nettoyer les plants ou éclaircir les semis, se font sans effort, du bout des doigts, dans une terre légère que l'on peut même retourner à la main.
Ces soins de précision, à l'abri des limaces et escargots, sont garants de plantes saines et développées, sans traitement ni engrais, avec un rendement inconnu dans le potager classique. La diversité des plantes les protège naturellement des contagions et parasites. Pour les bateaux "classiques", cet espace de culture peut être un salon d'hiver, un jardin exotique ou encore une salle de jeu abritée et tempérée pour les enfants.